Oscar Wilde : 164 ans et toutes ses dents !

Oscar Wilde : 164 ans et toutes ses dents !

Oscar Wilde, Babelio

Oscar Wilde se plaisait à dire que le dramatique de la vieillesse n’est pas de se faire vieux, c’est que l’on reste jeune. Et il ne croyait pas si bien dire… L’anniversaire de sa naissance (16 octobre 1854) permet de revenir sur ses œuvres phares, reliques d’une vision dandy et décadente de l’auteur sur sa société, et pourquoi pas, les comparer à notre temps. 

L’art pour l’art

 C’est en plein dans la bourgeoisie irlandaise et protestante que le jeune auteur fait ses premiers pas. Il passe une brillante scolarité au Magdalene College puis à l’université d’Oxford où il se forge par ailleurs sa célèbre image de Dandy et d’esthète. Fasciné par des auteurs tels que Walter Pater ou John Ruskin, il adoptera sans modération leur slogan de toute puissance « l’art pour l’art ». 

Le succès fulgurant de ses œuvres ont, pour les confirmés, une fondation bien évidente : d’une part sa position, d’autre part l’intemporalité de ses thèmes. Si, par ailleurs, il est connu pour la majorité des lecteurs grâce au Fantôme de Canterville, autrement dit, le roman d’épouvante par excellence (mais non, promis je n’oublie pas Poe), Wilde s’adonne à d’autres thèmes touchant l’humain au plus profond de son vice. Le portrait de Dorian Gray, (The picture of Dorian Gray, 1890) en est la plus célèbre et grande preuve. On y retrouvera des reflexions sur l’art, l’esthétique, mais aussi le caractère éphémère de la beauté, douleur redondante de l’esprit humain.

 Son poème La Ballade de la géole de Reading ,quant à lui, dénonce les horreurs de la vie carcérale, que Wilde à lui-même vécues. Il retrace par la même occasion son testament artistique permettant à son lecteur d’accéder à l’essence même de son travail. Des thèmes comme l’amour, la rédemption, ou la mort y sont traités constamment. Beaucoup d’auteurs s’essayent à philosopher sur ces derniers, véritables mystères de l’existence. Mais vous vous doutez bien que c’est par l’originalité de son approche et le rejet des conventions que Wilde s’est aussi fait connaître dans le milieu mondain parisien. A l’image d’un Rousseau Irlandais, et aussi illogique que cela puisse paraître, ce dernier critiquait les attitudes que lui-même pratiquait.

Des contes au théâtre 

 

L’auteur irlandais, dans son écriture plurielle, s’est adonné aux contes qui de tous temps plaisent aux enfants comme aux plus grands. Le but ? Mettre en avant ce besoin constant de de faire valoir ses valeurs profondes. Le Prince Heureux fait partie de ces contes poignants. L’intrigue se déroule dans une ville non définie dont le personnage principal, par ses valeurs et son caractère, peut faire miroir à chaque lecteur. D’où l’utilité première du conte (belle porte ouverte! ) . Encore une fois, Wilde façonne son personnage pour démontrer à quel point la prise de conscience de la réalité  peut susciter chez l’humain des émotions très fortes, nous poussant chaque jour à nous faire réagir, mais aussi à nous pousser à l’action. 

 

Touche à tout, l’auteur décadent se jette par la même occasion dans le théâtre. Il en naitra la fulgurante pièce L’Importance d’être Constant, mettant en scène deux amis réalisant qu’ils utilisent chacun le même stratagème pour fuir leurs obligations quand la pression se fait trop grande. S’inventer un frère vagabond et débauché s’appelant Constant, ou un ami invalide dont il faut s’occuper sera au centre de la pièce. Ce mélange total des registres, entre théatre classique à la Marivaux, et théâtre de boulevard donnent toute la consistance de la pièce. L’œuvre rappelle le poids éternel des préjugés, et la société materialiste à souhaits. Autant vous dire que la lecture va vous rappeler quelques souvenirs.

 

Accompagné d’une tasse de votre thé préféré (une continuité « british » s’impose), cette pièce associera parfaitement ironie subtile et humour décadent pour un moment de lecture plus qu’agréable. La pluralité de ses thèmes vous permettra de choisir une œuvre en fonction de vos préférences dans un large panel philosophique. Le maître de la littérature irlandaise est à lire et relire sans modération, lui-même le disait « Les folies sont les seules choses que l’on ne regrette jamais. »

Alors joyeux éphéméride Mr Wilde!

 

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