
Alors que le printemps est déjà bien avancé, je me suis plongée dans le climat glacial de l’Alaska. N’ayant pas vu le film, j’ai commencé L’Appel de la forêt de Jack London (Livre de Poche) à l’aveuglette, prête à découvrir pour la première fois l’imposant auteur américain.
Souvent critiqué, populaire, et mal édité, qu’avait-il à m’apporter, un siècle plus tard, une journée banale de confinement ? De grandes choses.
Ce petit roman nous livre l’histoire de Buck, chien volé à une riche famille pour devenir animal d’attelage dans le Grand Nord. Deux vies, deux atmosphères. Le froid, les humains, et ses congénères de traîneau lui apprennent ce qu’est la lutte pour la vie, le permis de vivre et d’être respecté. Mais une journée de rude épreuve, la rencontre entre le chien et l’homme qui deviendra son nouveau maître va tout changer.
Si peu de pages et tant de choses à dire. Je ne peux pas annoncer ce roman comme emprunt d’une qualité exceptionnelle d’écriture, ce n’est pas le cas. Mais voyons le fond ? Ce livre est une ode absolue à deux choses percutantes : la liberté et l’instinct animal. Toutes deux forment un parfait mélange philosophique sur des questionnements sans cesse revisités. De façon allégorique, London nous laisse percevoir l’esclavagisme, la soumission, l’oppression. Pourtant, l’instinct animal, royal et flamboyant ne se perd jamais. J’ai particulièrement aimé m’introduire dans l’esprit de ce chien tout au long du livre, anthropomorphe et réfléchi, attachant et sauvage. L’exercice de s’immiscer dans la pensée animale n’est pas une mince affaire et London s’est élancé dans ce défi empathique avec brio. Au cœur du grand froid, l’amitié entre l’humain et l’animal est en valeur maîtresse au creux d’une nature incertaine et tentatrice. Catégorisé comme roman «jeunesse », il en est bien loin et s’adapte à tous les âges.
Une réflexion sur “L’Appel de la forêt, Jack London”