
De retour pour une nouvelle chronique en ce début de semaine ! Un pas outre-Atlantique et nous voilà plongés dans Kukum, le merveilleux roman de l’écrivain québécois Michel Jean publié aux éditions Dépaysage.
L’écrivain canadien nous livre un récit sur les souvenirs d’Almanda Siméon, son arrière-grand-mère décidant de quitter sa vie à la ferme pour l’amour d’un Innu du lac Pekuakami. À travers ses pensées, Almanda transporte son lecteur vers une nouvelle vie de nomade, de chasseuse mais aussi de femme libre au cœur d’une nature indomptable et belle. Une existence tranquille effritée par le « progrès » technique au détriment de son peuple d’adoption.
Dès les premières pages, j’ai été happée par le style d’écriture. Il est tel que ce dernier nous emmène loin, au bord du lac Pekuakami (lac Saint-Jean) et nous voyageons avec Almanda là où celle-ci nous guide. Nous aussi, nous touchons du bout des doigts cette existence surprenante et écoutons au coin d’un feu le récit des anciens. J’ai été touchée par tous les aspects de cet ouvrage, tant par cette ode constante à la culture innue qu’à la difficulté de ce peuple voué à la sédentarité, aux pensionnats, à la souffrance de ne plus être ce qu’ils ont toujours été . C’est une lecture et une contemplation.
Alors ce n’est pas sans engagement et tristesse que nous comprenons rapidement que les traditions innues se perdent doucement. Je me suis sentie en symbiose avec narrateur et pourtant si loin de lui, sensation sûrement causée par l’impuissance que j’ai pu ressentir. Toutefois, ce livre offre à son lecteur ce qu’il y a de plus beau : se rappeler.
Lire l’entretien avec Michel Jean
5 réflexions sur “Kukum, Michel Jean”