Fin de semaine, fin de lecture ! C’est dans l’incomparable Entrez dans la danse de Jean Teulé aux éditions Pocket que je me suis lancée.

L’auteur nous plonge ici au cœur d’un événement véritable.
Strasbourg, 1518. Une drôle d’épidémie s’attaque aux habitants de la ville. Plus de 2000 personnes se mettent soudainement à danser et cela pendant deux mois. Beaucoup se sont blessés ou sont morts. Quelle est la cause de cette ronde funèbre ? Ils se le demandent tous, pourtant la réponse est devant leurs yeux.

J’ai adoré la façon dont Teulé a amené cet événement loufoque issu des Chroniques Alsaciennes de 1519. Il signe ici un exercice de style brillant où narrer l’Histoire emporte le lecteur bien des siècles en arrière au cœur d’une famine déplorable.

D’un humour ironique, il illustre parfaitement le rapport de force entre un clergé avare et une municipalité au comble de son inutilité. Nombreux sont les épisodes où règnent la différence drastique entre pauvres et riches, logique et croyances poussées à l’extrême.
Bien que le roman puisse prendre son essence dans des faits anciens, il n’en reste pas moins intemporel par la gestion d’une crise psychologique, économique, et sanitaire. Mais surtout, et essentiellement, par ces questionnements parfois vains sur les causes et les conséquences d’une situation de crise incomprise.

Teulé associe ici son style décontracté et reconnaissable à ce qu’il fait de mieux : écrire la vie avec son lot de drames et d’amour, naturellement, peu importe l’époque.