
Après une longue semaine sans chronique, je suis heureuse de revenir en force pour vous parler d’un livre surprenant. Le tarot de Cheffersville de Félicia Mihali aux éditions Hashtag , vous connaissez ?
Dans le subarctique canadien, Augusta arrive en avion pour être professeure de français dans la petite ville de Cheffersville. Rapidement, elle se trouve confrontée à des problématiques post-coloniales entre elle et ses petits élèves innus. Les difficultés s’enchaînent. Pendant ce temps dans la grande taïga, Tshakapesh, le grand ancêtre innu, ère en tombant sur différents personnages hauts en couleur. Cette année, il va faire la rencontre d’une vieille tzigane et découvrir son tarot divinatoire au cours de leurs pérégrinations.
J’ai beaucoup aimé ce docu-roman. Avant de stimuler mon âme de lectrice, il a stimulé mon âme de journaliste. Au cœur des problématiques post-coloniales entre Innus et Blancs, cet ouvrage est une source de questionnements passionnants. Inscrit dans le présent, comment joindre les deux bouts lorsque l’on veut enseigner une culture si loin de celles de jeunes innus alors que la leur s’efface petit à petit ?
Nous aussi, nous avons envie d’aider Augusta à briser le mur entre elle et ses élèves, nous cherchons des solutions avec elle face à ce passé dont les erreurs sont trop lourdes à gérer aujourd’hui. Vaincre ce rapport de force. L’auteure nous fait aussi comprendre l’envers du décor, les injustices qui se sont traînées trop longtemps dans les réserves. Alors comment faire confiance lorsque l’on a été opprimé des années durant par les Blancs ?
Ce genre d’ouvrage pourrait faire réfléchir des heures à travers sa narration amenée avec beaucoup de justesse. L’auteure nous immisce au cœur de plusieurs cultures que tout oppose. C’est un roman qui sublime la diversité culturelle, la bienveillance, et l’idée selon laquelle la haine ne triomphe jamais. Impactant !
Une réflexion sur “Le tarot de Cheffersville, Félicia Mihali”