
Et si nous parlions aujourd’hui d’un roman dont l’on ne sort pas indemne ? Bienvenue dans Over the Rainbow, le dernier livre de Constance Joly publié aux éditions Flammarion.
Jacques est jeune, professeur d’italien et passionné d’opéra. Il a une femme et une petite fille, Constance. Ils mènent ensemble une vie paisible à Paris. Jacques garde pourtant un lourd secret qui l’empêche d’être lui-même au sein de sa famille. Ce qu’il aime, ce sont les hommes. Les années passent, il se délie de tout ça pour vivre son amour au grand jour en quittant sa famille pour celui qu’il aime, se laisser aller au plaisir véritable d’être enfin soi. Mais Jacques sera aussi l’un des premiers à mourir du SIDA au début des années 1990, et Constance, l’une des premières petites filles à vivre en partie au sein d’un couple d’hommes.
Ce roman est indéniablement un coup de cœur pour moi, un livre d’une intensité rare qui vous transcende dès les premières pages. L’écriture de Constance Joly est légère, poétique, et nombreuses sont les émotions que l’on rencontre lorsque l’on peut la lire. Chaque phrase inspire une nouvelle perception de l’intrigue. Dans la tragédie de son adolescence une lumière émane, celle d’un amour indicible pour son père.
Ce roman, d’une certaine façon, est très dur. La narratrice, jeune adulte à l’époque, voit son père se dégrader à cause de cette maladie que l’on connaît encore mal quarante ans plus tôt et l’accompagne jusque sur son lit de mort. Cet ouvrage est à la fois un hommage prenant pour panser la difficulté de la perte, mais aussi une façon de raconter l’homosexualité jugée, non acceptée, et mal vue. La douleur de ne pas se sentir à sa place dans une société hétéronormée y est tout aussi sublimée.
Ce témoignage est sûrement le plus beau que j’ai pu lire à ce sujet, la liberté et la soif de vivre y dansent au rythme d’une ronde funèbre profondément intense.
6 réflexions sur “Over the Rainbow, Constance Joly”