Dans la ville provisoire, Bruno Pellegrino

Dans la ville provisoire, Bruno Pellegrino

Dans la ville provisoire, Bruno Pellegrino – Trouble Bibliomane

Le soleil pointe le bout de son nez, ma chronique du dimanche aussi ! Dans la ville provisoire de Bruno Pellegrino publié aux éditions Zoé a été mon compagnon de route en cette fin de semaine et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne manque pas de vous faire boire la tasse 😀

En plein hiver, un jeune homme décide de tout quitter pour faire l’inventaire de l’œuvre d’une célèbre traductrice décédée subitement. Il emménage dans sa ville totalement cerclée par les eaux et sujette à de nombreuses inondations. Recomposer les fragments de ses écrits devient une activité qu’il prend très au sérieux, composant l’herbier du moindre carnet de notes ou ticket de caisse. Mais qui est-il vraiment, lui ?

« Elle n’écrivait jamais rien de personnel, ne parlait pas de ses journées ni de ce qu’elle ressentait. Elle me poussait aux conjectures. »

Dans la ville provisoire est un court roman qui m’a intrigué et laissée perplexe à la fois. L’écriture est très fluide, les mots sont utilisés avec justesse, le narrateur est à la dérive, mais qu’en est-il de l’intrigue ? Le personnage principal se perd dans ses recherches jusqu’à se sentir autre que lui-même. Une forme intense de démence et de dépersonnalisation qui offre au texte un beau crescendo de noirceur. Et si cela donne de la profondeur à cet homme, c’est au détriment des éléments qui gravitent autour.

L’intrigue est trop légère pour stimuler la concentration et l’envie du lecteur jusqu’à la fin de l’ouvrage. Alors oui, on observe avec intérêt ce narrateur qui sombre progressivement dans les eaux réelles et métaphoriques de cette ville , qui je suppose, est Venise. Oui, on spécule longtemps sur le sens qu’a réellement le liquide au cœur de ce roman et de nombreuses analyses intéressantes pourraient naître. Mais je n’ai éprouvé aucune émotion pour ce personnage, ni pour cette ville qui, j’en suis certaine, aurait pu avoir bien plus de cachet si une intrigue plus travaillée s’était déroulée autour du narrateur. Mes émotions se déploient souvent au gré des détails qui me permettent de visualiser un cadre spatio-temporel. Je n’ai pas retrouvé cela ici et c’est dommage.

En revanche, je suis heureuse d’avoir pu découvrir la maison d’édition Zoé, dont la typographie et la texture souple mais solide des couvertures rendent l’expérience de lecture vraiment agréable !

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