
A l’occasion de la sortie du film Passion Simple par la cinéaste libanaise Danielle Arbid le 11 août prochain, j’ai souhaité me lancer dans la lecture du roman dont le film a été inspiré et du même nom : Passion Simple d’Annie Ernaux publié en 1993 chez Folio – Gallimard. Je n’avais jamais lu cette auteure avant alors pourquoi ne pas vous parler de cette immersion dans une nouvelle chronique ?
Une femme attend A., son amant, un homme marié. Cette attente est intense, parfois heureuse, souvent douloureuse. Elle souhaite que le temps s’arrête, mais son souhait ne s’exauce pas. Et s’il restait plus longtemps, pour une fois, après un après-midi d’amour au creux du lit ?
« Quand j’allais dans la cuisine chercher des glaçons, je levais les yeux vers la pendule accrochée au-dessus de la porte, « plus que deux heures », « une heure », ou « dans une heure je serai là et il sera reparti ». Je me demandais avec stupeur : « Où est le présent ? » »
Si l’on me disait que le reste de la bibliographie d’Annie Ernaux est similaire à ce court roman, j’achèterais tout. Non pas pour le thème, mais pour cette incroyable façon de poser un mot sur chaque émotion quand nos balbutiements quotidiens nous empêchent de ressentir avec exactitude. Passion simple n’a pas la prétention de se lancer dans une romance aux mille rebondissements, mais simplement l’observation et l’illustration d’un ressenti connu de tous : l’attente amoureuse et passionnelle. Cette micro-torture qui enivre et attaque à petit feu.
Il n’a pas la prétention non plus d’être original. La narratrice parle à cœur ouvert au lecteur, peu importe son genre. Elle suggère le confort de reconnaissance, l’instant commun à tous. Non sans aspect autobiographique de la part de l’auteure, on s’immisce dans cette passion parfois extrême qui nous rapproche en toute intimité de nos pires vices d’adolescent ou d’adulte, de souvenirs tantôt heureux tantôt tristes tout en passant d’un ton léger à dramatique et inversement.
C’est harmonieux, prenant, et indéniablement sulfureux. La justesse des mots lorsque l’on écrit sur la passion est certainement la plus belle chose qui soit pour toucher en plein cœur. L’universalité sociologique de Passion simple berce le lecteur jusqu’au bout.
J’adore, belle plume 🙂 hésites pas à venir faire un tour sur mon site Intel-blog.fr et à t’abonner si ça te plaît 😀
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