Zone blanche, Jocelyn Bonnerave

Zone blanche, Jocelyn Bonnerave

Zone blanche, Jocelyn Bonnerave – Trouble Bibliomane

Alors que la rentrée littéraire continue de battre son plein avec sa seconde vague de sorties début octobre, sur Trouble Bibliomane, l’heure est à la lecture de Zone blanche écrit par Jocelyn Bonnerave et publié le 18 août dernier aux éditions du Rouergue. Roman réaliste, quand tu nous tiens…

Maxime est un musicien célèbre. Il n’a pas d’enfant, c’est un réel électron libre et cela fait plusieurs années qu’il a coupé les ponts avec ses parents et Christophe, son frère. Un jour pourtant, une femme le contacte. C’est Emeline, la compagne de son frère. Christophe a disparu et il faut absolument le retrouver. Prenant part aux recherches, Maxime découvre la nouvelle vie du disparu. Il a une petite fille, de nombreux amis et s’implique quotidiennement dans une ZAD. Tout reste à reconstituer et à comprendre pour retrouver cet autre dont il ne connait finalement plus grand chose.

« Dans le Quashqai, j’épluche les trop nombreuses notifications qui ont fait tinter mon iPhone quand j’ai retrouvé du réseau en arrivant au village. Plus de mille likes sur Facebook pour l’annonce du concert à Toulouse, Carole Boinet a appelé trois fois pour proposer une participation au numéro de fin d’année des Inrocks, Malika a essayé de me joindre, en visio sur Whatsapp et sur ma ligne, dix fois au total, la vie continue, la mort est un vautour qui hésite à se poser, et qu’est-ce que je dois en faire, moi, de tout ce bordel ? »

Lorsque l’on évoque une ZAD, on ne peut s’empêcher de penser aux informations télévisées, à Notre-Dame-des-Landes, ou a tous ces lieux qui ont épousé le militantisme comme voie du cœur. Les médias s’en tiennent souvent à la forme et au fond de manière aseptisée sans s’intéresser à l’humain. Jocelyn Bonnerave lance, peut-être inconsciemment, le pari d’ouvrir les portes d’une ZAD à travers un roman, illustrer la fraternité, le choc des classes parfois, mais une envie commune de se battre pour une même cause.

Si là n’est pas le cœur de l’intrigue, la chaleur de ce lieu crève les yeux sous la plume de l’auteur. Il n’y a pas de filtre, c’est le communautarisme à l’état pur, si bien que cette fraternité enchante le lecteur également. Là où c’est moins convainquant, c’est dans le déroulement des recherches pour retrouver Christophe, le frère de Maxime. L’intrigue est correctement rythmée au début du roman mais s’effiloche petit à petit pour laisser place à de nombreuses longueurs. Un manque d’action, une sensation de tourner en rond sans avancer utilement dans le texte. Heureusement, l’atmosphère est là pour sauver les faux pas rythmiques, donnant aux personnages une belle mise en lumière sur les convictions et les valeurs de chacun et parfois même une introspection qui sublime davantage tout cela.

Zone blanche est doté d’un réalisme franc que Jocelyn Bonnerave a laissé émerger suite à la mort de Rémi Fraisse, botaniste de 21 ans, sur la ZAD de Sivens le 26 octobre 2014.

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