Après Le club du suicide (Soleil), Mémoires de Viet Kieu (La Boîte à Bulles) ou encore Diables sucrés (Gallimard), Clément Baloup a adapté en bande dessinée J’aurais pu devenir millionnaire, j’ai choisi d’être vagabond, le roman d’Alexis Jenni également publié aux éditions Paulsen. Une réussite tenue de bout en bout.
La grosse laide, Marie-Noëlle Hébert – Trouble Bibliomane
A observer les détails minutieux de son premier roman graphique, les expressions poignantes et le mouvement aérien de ses personnages, on peine à croire que Marie-Noëlle Hébert est une autodidacte montréalaise de la première heure. La grosse laide publié aux éditions des Equateurs est né de ce coup de crayon aussi réaliste que le sujet qui y est abordé.
Après Nubo, le gardien nuage et Jill & Sherlock, Jim Bishop séduit et émeut tout un lectorat avec Lettres perdues, un album très chatoyant paru en septembre dernier et publié aux éditions Glénat. L’auteur de BD, originaire de Seine-Saint-Denis, remporte les prix Orange de la BD et France Bleu 2022, conquérant par la même occasion le cœur de nombreux bookstagramers.
La plus belle femme du monde, William Roy & Sylvain Dorange – Trouble Bibliomane
La plus belle femme du monde ; The incredible life of Hedy Lamarr (éditions La Boîte à Bulles) est né de l’excellente association entre le dessinateur William Roy (déjà remarqué pour son album De père en FIV) et Sylvain Dorange qui arpente les maisons d’édition depuis plus de vingt ans à travers des bandes dessinées aux thèmes très divers. Les deux lurons ont jeté leur dévolu sur la vie peu ordinaire d’Hedy Lamarr, icone des années 30, et pas que.
En avril dernier avait été postée ici la première chronique sur le curieux personnage d’Emanon – Souvenirsd’Emanon – tout droit sorti de l’esprit du maître de la science-fiction en matière de manga, Shinji Kajio. Errances d’Emanon publié chez Ki-oon dans la très belle collection Latitudes – grand format et couleurs, poursuit les aventures de la jeune femme vers une quête aussi étrange que passionnante.
Les filles de Salem, Thomas Gilbert – Trouble Bibliomane
Sujet largement remis au goût du jour par Arthur Miller ou Mona Chollet, le procès des sorcières de Salem ne cesse de faire couler de l’encre ces dernières décennies tout en rappelant la symbolique de ce fait historique. Dans cette continuité, l’année 2018 a été marquée par la sortie de la bande dessinée Lesfilles de Salem écrite et illustrée par Thomas Gilbert aux éditions Dargaud. Le sous-titre de l’album Comment nous avons condamné nos enfants esquisse déjà les coloris pourpres d’une histoire tragique.
La Grande Peste, Eric Stalner et Cédric Simon – Trouble Bibliomane
La Peste Noire, célèbre pandémie aux 25 millions de morts entre 1347 et 1352 n’a cessé d’être racontée dans de nombreux textes, œuvres d’art et ne termine jamais d’inspirer. En septembre 2021, Eric Stalner et Cédric Simon se sont eux aussi lancés dans le récit de l’épidémie à travers La grande Peste publiée aux éditions Les Arènes BD. Une cinquième bande dessinée issue de leur collaboration dans laquelle deux destins bien différents font fi des fatalités.
Le thème du féminisme a l’avantage d’être publié sous toutes ses formes aujourd’hui. Que l’on soit plutôt essai, roman, ou simple plaidoyer, nous pouvons diffuser le sujet comme nous le souhaitons (sinon, c’est de la mauvaise foi! 🙂 ). Et dans cette cohorte de grands textes, l’illustration reste pourtant le moyen le plus simple et le plus expressif de transmission. Elle interpelle, fait sourire, sensibilise, et vise terriblement bien ce qui doit être dénoncé. On en a gros, Chroniques d’un sexisme ordinaire de l’illustratrice et auteur Gomargu publiée aux éditions Leduc Graphic annonce la couleur du haut de ses personnages en noir et blanc.
Radium Girls de l’auteure et illustratrice Cy publiée aux éditions Glénat a tout récemment été couronné du Prix Orange de la BD. L’auteure a également été remarquée en 2016 et 2018 avec ses deux tomes Le vrai sexe de la vraie vie aux éditions Lapin. D’une fibre toujours aussi engagée, cette bande dessinée met en lumière (et ce n’est pas un jeu de mots!) plusieurs destins liés et terriblement oubliés.
Ma Crohn de vie, Juliette Mercier – Trouble Bibliomane
De plus en plus, les illustrateurs s’emparent de la bande dessinée pour aborder avec davantage de légèreté des thèmes qui, il faut bien se l’avouer, sont loin d’être très drôles en temps normal. Découvrir Ma Crohn de vie (éditions Leduc) de Juliette Mercier (que vous connaissez peut-être sur Instagram sous le nom de @stomiebusy) c’était entrevoir l’histoire personnelle de cette illustratrice, mais également tenter d’observer sous un autre angle cette maladie qui touche plus de 150 000 personnes en France.